Contexte
C'est un hymne de la révolution iranienne de 1979 contre le shah d'Iran. La mélodie reprend un chant traditionnel arménien et les paroles réécrites en persan sont généralement attribuées au poète Saeed Sultanpour (1940-1981) surnommé « le poète de la révolution ». Cette chanson a été popularisée par le groupe marxiste Fedayeen Khalgh (litt. « Les sacrifices du peuple », l'un des mouvements marxistes les plus importants des années 1970 en Iran, composé d'ouvrier·es et d'étudiant·es). Les paroles, métaphoriques, relateraient l'opération Siakhal, une opération de guérilla ayant eu lieu le 8 février 1971 contre une gendarmerie pour libérer un étudiant arrêté pour ses activités militaires ; à la suite de laquelle treize guérilleros furent exécutés. Malgré la récupération islamiste de la révolution, ce chant est resté un hymne à l'espoir et à la liberté et a été repris notamment lors du soulèvement du Mouvement vert en 2009. Cette révolte, contestant l'élection du parti conservateur, a donné lieu à une forte répression policière, de nombreux assassinats et exécutions de manifestant·es et l'assignement à résidence du candidat d'opposition. La musique traditionnelle étant critiquée par les autorités religieuses, elle est devenue en elle-même un élément central de la contestation.