On a fabriqué des églises,
des grands palais, des cours d'assises.
Pour lui
On a dessiné des frontière,
et rangé la paix aux vestiaires
Pour lui
On a façonné un mur entre,
les ventres creux et les gros ventres
Pour lui
La bonté n'est plus qu'une enclave,
un fœtus un futur esclave
Pour lui
Lui que l'on prie tous à genoux,
à qui l'on offre tant de vies.
Commandant au dessus de nous,
les manettes de nos envies
Le Dieu, le seul, le vrai, l'unique : LE FRIC !
Tout le monde reprend en chœur,
l'air du travail à contre cœur
Pour lui
On se fait voleur, pute ou pire,
on marchande tous nos soupirs
Pour lui
Asservi, aveugle et muet,
Devant ces misères créées
Pour lui
On se dégonfle, on s'accroupit,
en renonçant à l'utopie
Pour lui
Lui le magicien qui transforme,
les chefs d'état en marionnettes
Pour ces démocraties conforment,
à ses idées de proxénète
Le Dieu, le seul, le vrai, l'unique : LE FRIC !
On a violé Dame-Nature,
anéanti notre futur
Pour lui
On a rendu folles les vaches,
qui sans le savoir s'entre-mâchent
Pour lui
Ô philosophie du profit,
l'oxygène se raréfie
Pour lui
On va crever avec le monde,
noyé sous notre merde immonde
Pour lui
Lui qui est au dessus de tout,
du paradis et de l'enfer
Qui a fait d'Allah sont toutou,
de Jésus sa bonne à tout faire
Le Dieu, le seul, le vrai, l'unique : LE FRIC !