Ce chant provençal accompagne la crémation du Caramentran sur son bûcher. Le Caramentran c’est le symbole de l’oppression, de l’autorité, des contraintes, du gouvernement, et de tout ce que le peuple rejette. Il est donc jugé en fin de Carnaval, et systématiquement coupable, jeté aux flammes.
Le Carnaval remonte à des pratiques très anciennes (il existe des masques vieux de 17 000 ans), méconnues. Dans l’antiquité romaine, les Saturnales ou les Bacchanales sont des fêtes où les rôles s’effacent, où les esclaves deviennent maîtres et inversement. Tout est permis et l’anonymat garanti. On retrouve ces traditions de fêtes masquées et défoulatoires aussi chez les celtes ou les juifs et même dans les traditions africaines. Au moyen-âge, l’Eglise se l’approprie ou le condamne suivant les époques et ses intérêts.
De tout temps, les régimes sont dans une posture délicate et tentent parfois de faire interdire le carnaval (toujours en vain malgré des répressions parfois violentes – des milliers de morts lorsque l’empire romain tenta d’interdire les bacchanales).
« Si Carnaval est un renversement, alors Carnaval doit être un moment de liberté, un moment où ceux qui n’ont pas de pouvoir prennent le pouvoir, l’espace, la rue. L’idéal étant qu’il ne se limite pas à ce qu’il a beaucoup été : une soupape, un moment de liberté pour une année de surveillance, de résignation. Carnaval doit plutôt faire prendre goût à la liberté. Il a ce potentiel et c’est pourquoi le pouvoir a toujours cherché à le limiter, le canaliser voire l’interdire. »
La source et une lecture à faire tant elle est intéressante :